Oui nous devons aider l’hôpital

Intervention de Chloé Argentin en réponse à la motion du groupe de la droite lors du conseil municipal du 24 janvier 2022.

Tout d’abord, nous tenons à apporter tout notre soutien aux acteurs de la santé, notamment aux acteurs actuellement en grève au CHU de Rouen, depuis le 27 décembre.

Nous tenons aussi à saluer et à remercier toutes les structures, publiques ou privées, notamment les professions libérales, qui ont mis en place, en lien avec l’ARS, le CHU, le SDIS76 et la Métropole les structures de vaccination sur le territoire.

Il n’est donc pas question, dans cet investissement majeur d’opposer les acteurs du système de soin, ni de distribuer les bons et les mauvais points.

Dans la crise que nous vivons, tant structurelle et profonde qu’alourdie par le Covid, il n’est pas question de mépriser ou d’oublier un pan des soins.

Je m’étonne par ailleurs de la digression que représente cette motion, surtout par un groupe très à cheval sur le règlement habituellement, puisqu’elle porte sur une intervention du Président de la Métropole présentant un investissement de la Métropole.

Comme vous êtes représentés et assidus aux conseils de la Métropole, vous avez pu lors du dernier conseil entendre la présentation des orientations en matière de santé.

Je précise par ailleurs que cette annonce fera l’objet d’un vote lors du prochain conseil de la Métropole.

Lutter contre la mortalité évitable, les addictions, la sédentarité, soutenir la santé mentale, et organiser des actions dans le cadre des violences intrafamiliales est le centre de notre politique en matière de santé dans le cadre de la Métropole

Je m’étonne que vous vous inquiétiez des salaires des infirmiers et infirmières de réanimation alors que vous avez voté contre l’augmentation des salaires des infirmièr.e.s et autres soignant.e.s  demandée par la dernière motion votée par la majorité mais rejeté par votre groupe.

Pour vous donner le contexte, une réflexion a été faite avec l’ARS et nous avons participé à plusieurs réunions sur la mise en place de Ségur de la santé afin de mettre en adéquation les besoins du territoire et les ressources de la Métropole.

Oui, un choix a été fait d’investir dans la santé des rouennais et rouennaises, mais surtout des habitant.e.s de Rouen métropole.

L’investissement dont vous parlez concerne la périnatalité et les soins mères enfants, la gériatrie, l’hospitalisation de longue durée, la maison des femmes d’Elbeuf, l’investissement des travaux permettant la création de 20 lits supplémentaires en réa à Elbeuf, le doublement des lits de l’unité CSAPA d’addictologie, l’investissement dans le bâtiment de recherche et développement de Becquerel, l’augmentation de 120 lits d’hospitalisation en psychiatrie dont on sait l’importance, notamment pour les ados et les jeunes,  avec la création d’unités à Elbeuf, le soutien du réseau santé sexuelle…

Par ailleurs, le secteur libéral n’est pas exclu de cet investissement de la Métropole, en effet, 425 000 euros ont été investis depuis le début de notre mandature.

290 000 euro dans le financement d’une structure à Saint Martin de Boscherville, 60 000 euros, a raison de 20 000 par projet, pour les maisons de santé, 20 000 euro de partenariat avec l’union régionale des médecins libéraux.

Nous pourrions aussi parler des projets sur le sport santé, portés par des acteurs libéraux et soutenus par la Métropole.

Nous avons estimé que le financement de structures privées à but lucratif comme les cliniques ne font pas partie des priorités d’investissement d’argent public.

Vous parlez de la clinique Mathilde.

Celle-ci est maintenant détenue par le groupe Vivalto, qui a généré 800 millions d’euros de chiffres d’affaires, qui est le troisième groupe hospitalier privé français, qui possède 40 cliniques dont la clinique de l’Europe. Et bien moi, J’aimerais vous parler des sages-femmes de Mathilde.

Elles ont été en grève 19 jours et le groupe n’a donné de réponse positive a aucune de leurs revendications, dont celle d’augmenter leurs salaires qui sont avec l’ancienneté au-dessous des rémunérations du public.

C’est de la responsabilité de l’employeur de rémunérer de façon correcte et adaptée ses salariés.

Mais la maternité n’est pas un secteur qui rapporte.

Je parie que d’ici quelques années, l’activité maternité disparaitra à la faveur d’une activité beaucoup plus lucrative.

Car c’est comme cela que les groupes d’actionnaires gèrent la santé.

La recherche du profit, au détriment des employé.e ;s et des patient.e.s soumi.s.e.s aux dépassements d’honoraires, qui je vous le rappelle représentaient 2,4 milliards d’euro en 2014.

Une médecine à deux vitesses, les pauvres à l’hôpital, les riches en cliniques.

Vous avez raison, cela ne devrait pas être à la Métropole d’investir autant d’argent dans la santé de sa population, cela devrait être à l’État.

L’État sous investi de façon chronique, notamment sur notre territoire, gravement impacté par une santé fragile du fait des facteurs de risque, de surmortalité par cancer et une population vieillissante Alors, oui, nous prenons nos responsabilités, Il faut accompagner du mieux possible, de façon égalitaire les citoyens, sinon nous aurons comme dans l’ancien temps les pauvres à l’hôpital, l’hospice, et les riches en clinique avec des soins high Tech.

Cela parait cliché mais c’est la réalité qui nous attend si nous n’investissons pas dans l’excellence de nos hôpitaux.

Comme vous l’avez compris, nous ne voterons pas votre motion, sachant que l’opposition artificielle que vous faites dans cette motion n’est pas à la hauteur des enjeux dans le domaine de la santé que nous vivons actuellement, et absolument à côté des enjeux futurs pour nos concitoyens.

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