Non a la réduction du droit de grève à la mairie de Rouen

Communiqué de presse du groupe des elu.e.s communistes de la ville de Rouen concernant la modification de l’exercice du droit de grève à la mairie de rouen.

Hier le conseil municipal a dû se positionner sur une délibération encadrant le droit de grève à la mairie deRouen. Cette proposition fait suite à la loi de transformation publique du 6 aout 2019 donnant la possibilité d’encadrer le droit de grève dans certains services municipaux. Cette loi fut adoptée en 2019 malgré l’opposition, à l’époque, de tous les groupes politiques de gauche à l’assemblée nationale.

Nous, élu-e-s communistes, avons voté contre la délibération pour plusieurs raisons :
Tout d’abord car elle s’apparente à une restriction du droit de grève pour les salarié-e-s avec des conditions bien plus contraignantes (notamment pour des petits salaires).

Or, le droit de grève est un conquis social primordial dans les luttes sociales. Un outil pour les travailleurs pour réclamer plus de justice et d’égalité sociale. Toutes les conquêtes sociales marquantes de notre histoire ont été accompagnées, poussées par des grèves importantes.

En tant qu’élu-e-s de gauche nous ne pouvions voter pour. Ensuite la délibération parle d’accord-cadre pour l’exercice du droit de grève. Or un accord sous-entend que la majorité des syndicats vote la proposition. Les réunions des instances municipales n’ont pas permis un accord, aucun syndicat n’a voté pour. Les instances consultatives, si elles ne permettent pas de co créer avec l’administration et les syndicats, ne servent finalement qu’à afficher un soit disant dialogue social.

En tant qu’élu-e-s de gauche nous ne pouvions voter une proposition contre l’avis des représentants des salariés De plus, plusieurs propositions des syndicats permettaient de sortir par le haut des discussions. Elles ont toutes été refusées !

Enfin, traiter les formes de la grève sans regarder les raisons profondes est une erreur politique. Nous, élu-e-s communistes, nous soutenons et participons régulièrement à des mouvements de grèves. Nous savons qu’il n’est jamais agréable de perdre du salaire, jamais agréable de désorganiser son propre travail mais souvent indispensable pour se faire entendre.

Par ailleurs, nous refusons l’opposition faite entre les grévistes (qualifiés même de « preneurs d’otage » !) et les parents d’enfants scolarisés, entre ceux qui luttent et ceux qui vivent les désagréments temporaires de cette lutte. La plupart des mouvements sociaux vont dans le sens d’un service public plus qualitatif pour les usagers et non pour des intérêts personnels. « Des salariés épanouis » équivaut à un « meilleur service public » !

Nous refusons d’opposer les citoyens les uns contre les autres dans une logique très répandue actuellement qui détruit notre cohésion sociale.

Enfin, nous élu-e.s communistes, allons manifester et soutenir les grévistes dès jeudi prochain à Rouen.

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