Oui à une Europe sociale

Intervention de Jean-Pierre Tredet en réponse à la motion présenté par le groupe Fier de Rouen lors du conseil municipal du 24 janvier

Présidence française oblige : nous entendrons beaucoup parler d’Europe d’ici l’été prochain. Nous entendrons également des discours sur la vision d’une « Europe de l’équité sociale » qui protège, « modèle de développement durable » et, qui plus est, « souveraine ». Ce faisant, ils susciteront de l’agacement légitime parmi celles et ceux qui ont de l’Europe « réellement existante » une toute autre expérience, faite de discipline budgétaire, d’ouverture des services publics à la concurrence, de compétition fiscale et sociale, d’allégeance aux États Unis.

Depuis, les premiers pas de la construction européenne jusqu’à aujourd’hui en passant par Maastricht, l’acte unique et le « non » au référendum de 2005, les communistes se sont toujours opposé.e.s à la mainmise des intérêts du capital sur la construction européenne, rendue possible par les dirigeants politiques libéraux. Nous alertions alors sur les risques de la crise économique, sociale, écologique, politique, et même civilisationnelle vers laquelle cette conception nous menait. 

Aussi, nous proposons de rompre avec l’UE libérale et porter une vision alternative de la coopération entre les peuples : au service des intérêts populaires et internationalistes. Et nous proposons également l’Europe de l’humain d’abord, libérée de la finance dans une Europe solidaire.

Néanmoins, l’Union européenne a été conduite, sous la pression des événements, à prendre certaines mesures, sans doute insuffisantes et non exemptes de contradictions, mais allant dans le bon sens pour peu qu’elles ne soient pas dévoyées en cours de route. C’est, par exemple, le cas de différentes dispositions, sans précédent, du plan de relance européen, ou bien du « pacte vert », ou encore des projets de régulation des géants du secteur numérique et de leur taxation. C’est aussi le cas du projet de salaire minimum européen (même s’il ne faut pas en attendre qu’il mette fin au dumping social en Europe !) ou des mesures visant à encourager la constitution de filières industrielles européennes dans des secteurs d’avenir. Souligner ces avancées en en relevant et les potentialités et les limites, voire le cas échéant, leurs vices cachés, renforce, à l’inverse, la lutte pour des transformations plus profondes de l’UE.

Enfin, nous soutenons bien évidemment la promotion d’une Europe plus juste, durable et solidaire et à une vraie Europe sociale, qui pourra s’engager sur des projets locaux, dont ceux visant à renforcer la coopération entre villes et pouvant améliorer concrètement la vie des habitants.

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